RUE

Interventions artistiques en espaces publics : installations, performances, spectacles, actions participatives.

Nos contextes : espaces naturels, ruraux, urbains : lieux de vie et de passage, conditions de nos existences.

La rencontre : avec soi, avec les autres, en interactions, en réactions. L’observation de nos multiples réalités, de nos interdépendances et des systèmes que nous co-construisons.

Le pas de la porte – Pau – 2007

Projets en cours d’écriture (dans la suite du processus « le pas de la porte » réalisé à Marseille et à Pau en 2006 et 2007) :

Ecriture nourrie par des travaux de chercheurs, d’auteurs et d’expérimentateurs actuels : scientifiques, artistes, citoyens, habitants du monde, questionneurs, éco-engagés, etc.

Collectes de paroles, de questionnements. Partages de réflexions en co-construction.

Actions basées sur des pratiques concrètes de construction participative en végétaux et terre crue de structures amples, visuelles et organiques. Les expériences « d’ancrage » par la manipulation d’éléments naturels et par le partage de gestes ancestraux peuvent être puissantes, car beaucoup d’entre nous grandissons et vivons « hors-sol ».

Travail en collaboration avec d’autres artistes (arts visuels et arts vivants), architectes, urbanistes, etc. Et des acteurs dans les domaines de l’éducation populaire, l’éducation à l’environnement, la psychoéducation, la démocratie directe, des outils de co-construction, celles.ceux qui expérimentent des alternatives de toutes sortes.

Séries d’actions poétiques, politiques, participatives.

Ensemble, reliés par l’idée, le sentiment simple et puissant de notre condition d’êtres vivants au passé et au futur communs : qui ont soif, faim, les pieds sur terre, la tête en l’air, inter-dépendants, dépendants des écosystèmes dont nous faisons partie, dans des organisations complexes inter-influentes, avec des besoins essentiels communs : vibrer, échanger, contribuer, construire, grandir, déployer, relationner, imaginer, croire, aimer et se sentir aimés, respectés, capables, compétents et créatifs.

Au présent, vivre collectivement dans l’espace public des expériences sensibles qui peuvent nous relier à nous-mêmes et aux autres.

Installation collective avec des collégiens – La Bresse – 2004

En cours d’écriture et d’expérimentation

Cabanes éphémères :

Entre installation poétique, œuvre documentaire, chantier participatif et action collective.

Sur une journée.

Constructions légères aux formes organiques en lattes de bambou, végétaux et terre crue.

Le temps de la construction est collectif. Nous commençons à construire et qui veut participe avec nous.

Lors des rencontres faites à l’occasion de cette construction, je propose à celles.eux qui en ont envie, de me confier des paroles, qui seront enregistrées puis diffusées sur place. Les recueils de paroles démarrent par une même question, à laquelle chacun.e peut répondre librement. Par exemple : « Quels sont les endroits où vous aimez être? »

A chaque construction de cabane, je propose un thème, en lien avec lequel je mets à disposition des documents d’information (supports papiers, vidéos, sonores), sortes de panoramas synthétiques conçus en partenariat avec des spécialistes, chercheurs, journalistes, etc.

Par exemple : l’histoire des migrations dans le monde, les ZAD (« zones à défendre ») passées, actuelles et futures, les guerres en cours et leurs enjeux, l’observation des écosystèmes et de la biodiversité, les connaissances et l’évolution des points de vue sur les fonctionnements humains, etc.

Les paroles sont confiées individuellement, par enregistrement audio ou par écrit.

Ensuite ces paroles sont portées par des artistes, diffusées en boucle sur place.

L’intervention se termine par un repas partagé.

A la fin de la journée, la cabane est démontée pour être reconstruite ailleurs.

Les paroles des cabanes éphémères sont éditées régulièrement.

Collecte de matériaux de construction :

Mini cabanes :

Constructions collectives en torchis avec des matériaux trouvés sur place : galets, branches de noisetier, saule ou autres, terre argileuse, herbe, paille ou foin, sable, eau.

A Cintegabelle en 2022 :

La Terre tourne…

Spectacle de rue, sur bitume (qui sera couvert de terre à la fin du spectacle)

Une femme tourne la terre sur un tour à pied, en pleine rue. Pendant que la Terre tourne. Pieds nus, elle tourne et une bande son tourne en boucle. Composée de paroles, de basses, de mélodies, d’extraits d’émissions de radio. Tout tourne.

La femme tourne tout autour du tour. Claque la terre, la mélange, la malaxe, la prépare. Puis la tourne. Pour fabriquer des objets : des tasses, des bols, des saladiers… des séries, encore, encore… et de plus en plus grands.

Elle les tourne, les dispose, les organise. Puis elle en remplit d’eau.

Pour boire. Elle a soif. Elle a tellement soif !

Mais la terre est molle. Ou bien elle commence à durcir, mais dans tous les cas, elle est encore crue. Alors elle absorbe l’eau et vrille, se fend, s’ouvre, se déchire.

Mais la femme a toujours soif. De plus en plus. Et elle veut partager son eau. Alors elle finit par tout remplir. Mais rien ne résiste, rien ne peut contenir l’eau…

Tout tourne et vrille.

Alors elle reprend la terre des pots cassés et les transforme…

(A la fin du spectacle, chaque spectateur pourra toucher, modeler la terre librement)

Les rencontres

Actions décalées et partages poétiques autour du thème de la rencontre. Interventions graphiques, actions expérimentales dans l’espace public, témoignages et éditions.

« LA » rencontre. Des rencontres. Les manières de se rencontrer sont infinies.

Nous sommes 8 milliards à vivre sur la même planète. Et 8 milliards à vivre chacun sur sa planète.

Nos réalités se croisent, se côtoient, s’effleurent… et parfois se rencontrent. Ou pas.

Se rencontrent vraiment ?

C’est quoi une « vraie rencontre » ?

Dans un monde où la masse d’informations accessibles est colossale, les outils pour communiquer à distance sont sophistiqués, les moyens de se sentir indépendants sont assez recherchées, les techniques pour se protéger sont largement pratiquées, les possibilités d’oublier sont courantes, les manières d’éviter sont multiples…

Dans des contextes où l’anxiété augmente, où le besoin de sécurité et d’affection aussi…

Quand les écarts grandissent, quand les mondes deviennent de plus en plus étrangers les uns aux autres, quand les richesses, les pauvretés, les jeux de pouvoir et d’influence, les tensions, les injustices se renforcent au point de former les contours d’une…

Ici, maintenant, comment relationnons-nous ?

Relations légères, sans engagement. Promesses à vie, fantasmes durables, contes normatifs et croyances instituées. Polices intérieures questionnées et déconstructions. Expérimentations collectives et solitude. etc.

Nous sommes des êtres sociaux, interdépendants, dotés (notamment) de moteurs sur-puissants : nos imaginaires et nos hormones. (Petite précision pour être au clair : là il ne s’agit pas seulement des hormones qui jouent un rôle sur le plan de la sexualité et de la reproduction. Elles sont très nombreuses, diverses et interviennent à tous les moments de la vie dans tous les domaines : par exemple, se sentir utile, donner ou recevoir un sourire, avoir de la satisfaction, être en sécurité ou au contraire stressé.e, etc. Toutes nos expériences jouent sur nos états et émotions, déclenchent des sécrétions d’hormones, donc des sensations auxquelles nous réagissons et en fonction desquelles, entre autres, nous pensons et agissons.)

Chacun.e a vécu des rencontres incroyables, « inimaginables ». Puisque les rencontres arrivent souvent comme des surprises imprévisibles. Chacun.e a vécu aussi de la frustration et des regrets liés à des rencontres qui ont failli avoir lieu et ne se sont jamais faites.

Et si on s’amusait à en provoquer, pour voir ? Pas à distance, via internet, ni par petites annonces. En vrai, en direct. Comme un jeu. Imaginons ce qui pourrait se passer. Et soyons conscients qu’il ne se passera justement jamais ce qu’on avait prévu… puisqu’une rencontre se vit à deux minimum. Chacune des personnes en relation contribue à la relation. Ce qui est créé par la rencontre n’existe que par elle. « 1 + 1 = 3 », comme on dit. Alors personne n’a le contrôle, ça se co-construit.

Approche socio-artistique floue et poétique sur nos capacités à accueillir l’autre, à accepter l’incertitude et à agir. Petite ode à l’amplitude de la vie, à la curiosité de découvrir l’inconnu, de créer ensemble, de générer de l’énergie, de permettre un déploiement mutuel, de partager des expériences. Au plaisir et à la conscience de participer, quoiqu’on fasse, au cours des choses et à la marche du monde, en provoquant de l’imprévisible, sans chercher ni à contrôler ni à éviter. En laissant une vraie place à l’autre, en s’ouvrant à son monde, à ses réalités, comme nous avons chacun besoin que les autres le fasse pour « l’autre que je suis moi aussi ».

« Voyage » et « voyage » (spectacle de théâtre d’objets et danse sur composition sonore, dans l’espace public) – suivi d’une « recherche de trucs » (atelier de réflexion collective)

Nous sommes très forts, vraiment très très forts : puissants par nos émotions, nos pensées, nos imaginaires, qui guident nos actions. Ouhlala, tellement puissants… Et puis fragiles, vulnérables, éphémères, ah ça oui!! TOUS !… Du coup un peu flippés aussi. Si si, même parfois très très très flippés.

Nous sommes conscients et témoins de tellement de choses. Quelle richesse ! Et quel poids aussi !

Peur de la mort, peur de la solitude… Besoin de se sentir en sécurité.

Forts et flippés. Puissants et anxieux par nature. On a au moins ça en commun. Tous.

Et si nos anxiétés étaient des révélatrices et des moteurs ?

Nous connaissons tous aussi la colère. Et la tristesse. Et toutes ces autres émotions dites « difficiles », souvent refoulées, jugées. Elles sont pourtant vitales puisque c’est grâce à elles, entre autres, que nous sommes encore là aujourd’hui. Elles ont un rôle pour notre survie et dans nos interrelations (qui conditionnent notre survie).

La colère et la tristesse sont parfois dures à vivre, pénibles à traverser. Comme tout, elles sont complexes et multivalentes. Elles sont aussi des énergies. Elles nous permettent de nous mettre en mouvement. Mouvements intérieurs, mouvements extérieurs.

Bercés par nos imaginaires individuels et collectifs, nous serions guidés par nos émotions et nos hormones ? par nos peurs et nos élans ? ballotés par nos frustrations et nos rêves ? embarqués par nos frayeurs et nos ardeurs ? Ils peuvent être à la fois des freins et des forces.

Humain : chercheur sensible de sens par défaut. Et nourrissant ses besoins vitaux (dont affectifs et spirituels)… parfois par n’importe quels moyens. Quels moyens avons-nous ? La philosophie et la poésie seraient-elles (en autres) des moyens de partager et de vivre ensemble tout en cultivant nos singularités ?

Chacun se bricole ses techniques et astuces pour calmer ses peurs de l’incertitude, de la mort, de l’autre, de l’avenir… Nous ne sommes pas obligés d’être tous d’accord… ni de s’entre-tuer.

L’art de composer, l’art des nuances.

Nous sommes aujourd’hui ultra conscients de vivre à 8 045 001 732 (non, maintenant, un peu +) tous ensemble (encore un peu +) en interdépendances sur la même planète (et là, encore un peu +… bref, 10 milliards prévus en 2050).

En tant qu’être sociaux, nous avons de fabuleux outils : capacités à questionner, à se décaler, à s’imaginer à la place de l’autre, à écouter, à observer, à se connaître, à affirmer, à réfléchir, à élaborer, à expérimenter d’autres manières d’être et de faire, à contribuer en déployant nos talents, à partager en vibrant, etc. Bref, nous avons les moyens de le faire ! (: vivre à 10 milliards en interdépendance sur la même planète)

Une pause, une crise, une rupture. Un temps spécial comme nous en traversons tous tout au long de nos vies. Même si parfois, ça paraît être un vide, un rien, un arrêt, une impossibilité, un blocage, un retrait, une impasse, etc. En fait, au contraire, à l’intérieur, c’est justement une période où tout est brusquement en chantier. Deuils et créativité. Les déséquilibres-rééquilibrages sont plus forts. Dans notre recherche d’équilibre, nous bougeons sans cesse. Par moments, dans les tempêtes, nous bougeons beaucoup d’un coup ! ça fait peur. Et souvent, ça nous permet de nous connaître encore un peu plus et d’être nous-mêmes encore un peu mieux, avec une conscience encore plus grande de tout l’art que représente le fait de vivre vraiment avec les autres, chacun dans ses réalités et tous sur la même planète. Un réveil, une étape ?

Nous sommes les artisans de nos co-existences.

Où en sommes-nous ?

Voyage et voyage (ébauche)

Lieu : en ville ou village, dans un espace vert, sous un arbre.

Jeu et ambiance : auto-dérision, absurde, poétique, léger et grave à la fois. Onirique et en même temps complètement ancré dans le réel concret et l’actualité par des allers-retours et connexions plus ou moins décalées entre les petits bouts d’histoires réelles racontées, le contexte direct concret et les informations du monde diffusées dans la bande son. Grinçant, drôle et doux, légère tension par contrastes tranquilles qui peuvent mettre mal à l’aise et libérer à la fois.

Bande son : alternance de textes dits, paroles de chansons, extraits radiophoniques, enregistrements d’ambiances sonores, dont paroles, dans des lieux « de passages » (types aéroports, frontières, préfectures, fronts, bateau de SOS méditerranée, etc.), musiques (dont danse trad transe).

En filigrane, pointage des violences et absurdités liées à certains rouages de nos systèmes.

Exemples d’objets et d’actions :

Nos maisons : Manteau-cabane composée de feuilles de laine feutrées brodées représentants des passeports, titres de séjour, documents de circulation, courriers de demande de renouvellement, etc. Libertés relatives de circuler et d’habiter. (La question de si on a des attaches dans notre pays d’origine ou pas… il vaut mieux éviter si on veut pouvoir rester là).

Nos objets : Poupée en porcelaine partiellement émaillée, creuse, sans mains ni pieds, tatouée sur le ventre, au sourire à la fois béat et triste. Elle a des ailes (invisibles), comme tout le monde. Remplie de graines ailées (samares) elle vole et perd-sème des graines par les trous de ses pieds et de ses mains. Elle voyage, elle imagine, rêve, idéalise, projette, sème. Elle y croit. Hors-sol, elle s’envole, vole vole vole… puis finit par tomber et se briser. Les graines qui étaient dans son corps pourraient germer. Elles sont arrosées, mais c’est long. Trop trop long… On n’a pas le temps.

Nos paysages, notre environnement, notre sol, la nature dont nous faisons partie, les écosystèmes, etc. : Alors un petit arbre est planté. Tête en bas dans la terre, racines à l’air. Oups… Bon, c’est pas grave, on va arranger ça, on sait comment faire. Pour qu’il tienne, il suffit de lui donner de l’air et de la lumière dans la terre pour ses feuilles et de l’eau sur les racines… Pour humecter les racines, les feuilles-documents en laine feutrée, qui composent le manteau-cabane, sont plongées dans l’eau puis essorées sur l’arbre. Mais on a beau s’activer à fond pour le maintenir en vie, c’est pénible, ça sèche trop vite. C’est stressant. Et c’est pas pratique.

Nos voisins : Les feuilles de laine mouillées sont étendues sur un fil (à linge) et deviennent des lignes, des traits, des paravents, frontières délimitant des parcelles, des zones privées, un peu comme au camping avec les serviettes. On peut passer, mais pas partout, et ça dépend. Le passeport, c’est la condition, mais ça suffit pas. Et puis y a pas de place pour tout le monde.

Nos voyages : Nos mondes sont sur le fil… jeux de tensions… est-ce que ça va péter ?… La liberté et les fameux cadres. Il y a des limites quand même… Tu es né.e libre comment toi ? Et la « justice » dans tout ça, c’est quoi ?

Exemples d’extraits de textes :

Scène du passeport :

Je voyage, tu voyages, iel voyage, nous voyageons… Dans la tête, dans les airs, sur terre… Dans la terre : dernier voyage. Terminus ?… Ou nouveau départ ?

Je suis né.e, tu es né.e, iel est né.e… Tu es né.e où ?

Et toi, tu es né.e où ? Et toi tu es né.e où ? Et toi ?… Ah… pas de chance. Aïe aïe aïe… ça craint, franchement. Tu te rends compte ?… Enfin ça dépend quand : si c’était il y a 3000 ans ça change tout. Enfin je dis ça… tout est relatif.

En tout cas, moi je voyage hein…

(Suite autour de l’objet passeport)

Scène de l’arbre : explication simple scientifique sur le fonctionnement des arbres et notre dépendance à eux.

Scène du vol (de la poupée) :

Est-ce que vous savez combien d’adultes dorment avec un doudou ?… Beaucoup ! Surtout si on compte tous ceux d’entre nous qui appellent leur chéri.e « doudou ». Tour d’horizon de nos petits plaisirs et grands bonheurs, objectifs et projets (qui contribuent notamment à compenser, à nous calmer et à nous maintenir à la surface). Là où nos imaginaires et nos hormones s’activent fort et où, dans la panique, nous aurions parfois tendance à nous rendre dépendants de certaines croyances, présences et substances pour tenter de gagner en… « autonomie » ? se sentir fort.e.s et immortel.le.s ?

A la fin : Là il faut faire un truc… Qu’est ce qu’on peut faire ? T’es bien né toi ? Et toi t’es bien née ou t’es mal née ?

L’autre jour, à Pôle emploi, la dame m’a répondu : « Comment ça « c’est injuste » ? Mais la vie est injuste madame ! »… Alors j’ai pensé : Ben oui… justement… puisque c’est injuste, est-ce qu’on pourrait faire des trucs pour équilibrer ?

Vous avez des idées de trucs à faire ? Vous pouvez les échanger et les déposer ici. Toutes sortes d’idées, des plus simples aux faramineuses.

Après le spectacle : atelier de réflexion collective avec ceux qui veulent.